Crédit immobilier : une légère récession en 2020

Crédit immobilier : une légère récession en 2020

Date de publication : 12 Mar 2020

Le crédit immobilier devrait légèrement reculer en cette année 2020. Pour cause, quelques changements pourraient bien durcir les conditions d’octroi des prêts hypothécaires. La BNB impose dorénavant quelques restrictions aux prêteurs.

Bilan de l’année 2019

Les professionnels du crédit s’accordent à dire que l’année 2019 fut véritablement un grand cru en matière de prêt hypothécaire. Le volume total des encours immobiliers s’élevait à 42 milliards d’€, avec une progression de 8,9%. Des taux particulièrement bas expliquent cette augmentation significative, taux qui flirtaient avec les 1%. Mais c’est pendant le dernier trimestre que le prêt hypothécaire a véritablement explosé. Pendant cette période, les transactions immobilières ont augmenté de 80% par rapport au reste de l’année. On assistait à une véritable ruée vers le prêt hypothécaire suite à l’annonce de la suppression du woonbonus à partir de 2020.

Quelques restrictions depuis janvier 2020

Cela fait plusieurs mois que les bruits de couloir circulaient concernant le durcissement des conditions d’octroi du prêt hypothécaire. La mesure devient maintenant effective et les prêteurs doivent absolument limiter les prêts accordés. La mesure concerne principalement la quotité du prêt hypothécaire. Celle-ci ne doit plus couvrir plus de 80% des projets immobiliers. Les prêts au-delà de ce ratio ne peuvent plus constituer plus de 30% des volumes de prêts accordés. Les prêts sans apport, à hauteur de 100%, ne constituent plus que 10% des encours totaux. Or, les millenials composaient encore en 2019 plus de 29% des crédits hypothécaires octroyés. Les jeunes trentenaires qui ne disposent pas suffisamment de fonds propres devront trouver d’autres solutions pour acquérir leur premier bien.

Les raisons expliquant ces mesures restrictives

La BNB entend jouer à fond son rôle de première institution de régulation du marché financier. Elle accuse les banques et établissements de crédit de laxisme qui pourrait à terme fragiliser tout l’équilibre financier. Selon toujours les responsables de la banque nationale, l’octroi de volumes importants augmentent le risque d’impayé. D’autre part, la BNB appréhende également le risque de hausse de prix de l’immobilier en général. Ce point de vue peut se comprendre puisque le marché immobilier obéit à la loi de l’offre et de la demande. Lorsque la demande augmente, les prix s’envolent. Les banques, de leur côté, avancent des chiffres qui ne confortent pas cette crainte. Jusqu’à présent, le taux de faillite reste en dessous de 1%, même pour les prêts sans apports.

Les décisions de la BNB emporteront fatalement des conséquences sur le prêt hypothécaire en 2020. L’objectif tend clairement à restreindre l’octroi de prêt immobilier. La banque nationale exige surtout des garanties suffisantes. Pour l’heure, aucun chiffre ne peut réellement être avancé. Toutefois, on s’attend à une récession suffisamment importante. La BNB mise sur cette mesure pour maintenir un équilibre financier global et éviter une désorganisation de tout le marché  immobilier.